Le premier skate-park couvert de la région a ouvert ses portes
samedi après-midi. Mais la fête a tourné court.
14 h samedi : le premier skate-park indoor de la région ouvre ses portes à Mulhouse,
dans le gymnase du centre de formation des apprentis de l'industrie, situé dans l'enceinte
de l'ex-caserne Drouot (notre édition du 16 avril). Le public est là en nombre. Les 1500 m²
du gymnase sont investis par les amateurs de glisse en tout genre, skate-board, rollers ou BMX,
qui se lancent à l'assaut des modules. Vers 18 h, la fête se gâte.
" Une cinquantaine de jeunes
du quartier ont débarqué. Ils ont commencé à jouer au foot dans la salle, à monter sur les
modules avec une mobylette. Les Dj's qui mixaient ont dû ranger leurs platines ",
raconte le président de l'association Totality Street, à qui la Ville, propriétaire
des lieux, a confié la gestion du skate-park.
" On devait rester ouvert jusqu'à 22 h.
A 19 h, on a été obligé de fermer. On a tenté de dialoguer avec eux, mais rien à faire.
Apparemment, ils n'ont pas accepté que le gymnase serve de skate-park le week-end ",
explique Sylvain Rochemont. Bilan : un module cassé, d'autres taggés, et le moral à
zéro pour l'association, qui estime impossible de gérer le lieu dans une telle situation.
PUBLICS
" C'est malheureusement une situation classique, avec ceux qui pensent que
tout ce qui est dans le quartier est à eux et qui tentent de s'approprier
les équipements publics ", constate Gilbert Buttazzoni, adjoint chargé des sports.
" Face à la multiplication des demandes, nous sommes obligés de partager les équipements,
poursuit l'adjoint.
La Ville ne peut pas acheter tous les locaux vides de Mulhouse ! ".
La salle, dont la rénovation a coûté 500 000 F à la Ville, est polyvalente. Skate-park les
vendredi, samedi et dimanche, elle sert de gymnase aux élèves du CFAI la semaine.
Le Racing club de Mulhouse en dispose les mercredis de 14 h à 22 h. Les lundi,
mardi et jeudi soirs, entre 18 et 22 h, elle accueille les jeunes du quartier et
les activités de la MJC du Drouot, qui souhaite y développer le sport de proximité.
Soit
" une augmentation considérable de nos créneaux horaires ", relève Georges Flangakis.
Le directeur de la MJC du Drouot observe cependant que
" l'implantation d'un skate-park et
d'une nouvelle association auraient du être accompagnées. En tant que MJC, nous aurions
aimé y être associés, comme nous en avions fait la demande ". Un manque de concertation
que l'équipe
" s'emploiera à tenter de rattraper ", assure le directeur.
Un skate-park couvert mais pas à l'abri.